7 ans. C’est long. Mais le temps passe vite… 7 ans que Tia Gouttebel n’avait pas sorti d’album. La blues woman puydômoise multipliait les expériences musicales, au gré des rencontres, des voyages, des concerts. Avec ce troisième album, septembre 2017 marque donc un nouveau moment fort dans la carrière de celle qui remporta le prestigieux prix «Révélation» au festival Cognac Blues Passions en 2012.
Enregistré à l’automne dernier en région parisienne, l’opus rassemble une dizaine de titres, une majorité de compositions réalisées à quatre mains avec le percussionniste Marc Glomeau, auxquelles s’ajoutent deux chansons écrites pour elle par Don Cavalli.
«Il s’agit d’un album assez épuré, qui respire le blues. Je me suis servie de toutes mes expériences. On y retrouve à la fois du blues mystique, roots ou de La Nouvelle-Orléans. J’ai aussi beaucoup travaillé sur les textes car pour moi, ils sont aussi importants que la musique», défend l’artiste.
«Lil’Bird» –le nom de l’album– est un hommage à une plasticienne américaine qui a perdu la vue à la suite d’une maladie. Entourée d’un solide quatuor instrumentiste, auquel est venu s’adjoindre le flûtiste peul Ibou Sow, Tia livre un très bel album qui ne manquera pas de séduire les puristes et le public.
Les 19 et 20 septembre, elle sera en résidence à la Coopérative de Mai, à Clermont (une restitution est prévue le mercredi), avant de partir certainement sur les routes pour défendre l’album sur scène.
Pour Tia, 2017 restera donc dans les annales. Car au printemps, en compagnie du trio Hyptonic Wheels, dont elle fait partie avec Marc Glomeau et Gilles Chabenat, la blues woman s’est une nouvelle fois rendue aux Etats-Unis, avec le soutien de Chantilly Negra, afin de mener à bien un nouveau travail: le «Muddy Gurdy Project».
Son objet? «L’idée était d’amener la vielle là-bas et d’enregistrer un disque avec plusieurs artistes, tous issus de familles de grands musiciens emblématiques du North Mississipi Hill Country Blues», précise Tia qui était accompagnée également sur place par un ingénieur du son, Pierre Bianchi, et le réalisateur de Biscuit Productions, Yannick Demaison.
Si un petit document vidéo devrait graver ce voyage d’un mois, le projet est également financé à travers une campagne de financement participatif toujours en cours sur le site: www.gofundme.com/muddygurdy. N’hésitez pas à soutenir cette aventure originale d’autant plus que les plus généreux d’entre vous se verront offrir quelques contreparties à l’image de petits objets d’art du Mississipi. Sympa, non?
Le nouvel album enregistré là-bas devrait sortir, lui, en 2018.
Par Jean-Paul Boithias, dans Info Magazine.